Certes, rien n’est encore gravé dans le marbre. Toutefois, les préconisations de Jean-Paul Delevoye rendues publiques en juillet 2019 donnent le ton général du futur régime universel de retraite. Que doivent en attendre les cadres ?
La retraite dépend du revenu professionnel sur la base duquel vous cotisez. L’équation est simple : plus le montant de vos cotisations est élevé, plus votre retraite l’est également.
Aujourd’hui, les salariés cotisent au régime complémentaire de l’Agirc-Arrco sur un salaire retenu dans la limite de 8 fois le plafond de la sécurité sociale. Sur la part correspondant à une fois le plafond de la sécurité sociale (3377 € par mois en 2019), le taux global de la cotisation est de 7,85 %. Et sur la part comprise entre 1 et 8 fois le plafond (entre 3377 € et 27 016 € par mois en 2019) le taux global de la cotisation est de 21,59 %.
La répartition entre employeur et salarié se fait à hauteur de 60 % pour le premier et 40 % pour le second.
Dans le projet de régime universel de retraite, il est proposé de faire passer le taux global de cotisation à 28,12 % à raison de 25,31 % sur toute la rémunération retenue dans la limite de 3 fois le plafond de la sécurité sociale (soit 10 130 € en 2019) et de 2,81 % au-delà. Cette dernière partie de la cotisation serait due au titre de la solidarité et ne permettrait pas d’acquérir des points.
Conséquence : les cadres supérieurs dont la rémunération annuelle dépasse 121 572 € (en retenant la valeur du plafond de la sécurité sociale 2019) cotiseraient sur une partie moins importante de leur salaire. Ils auraient donc un salaire net plus important et une retraite plus petite. Avec l’économie de cotisations réalisée, ils auraient alors tout intérêt à se constituer une retraite supplémentaire via par exemple le nouveau Plan d’épargne retraite.
Autre proposition du rapport de Jean-Paul Delevoye : instituer un âge d’équilibre à 64 ans, à partir duquel la pension serait complète quelle que soit la durée de la carrière… Ce point représenterait une aubaine pour tous ceux ayant démarré leur carrière après 4 ou 5 ans d’étude. Selon les règles actuelles, ils doivent attendre 67 ans (s’ils sont nés à compte de 1955).
En travaillant au-delà de l’âge d’équilibre, la retraite serait majorée de 5 % par année supplémentaire. Toutefois, il ne s’agit là que d’une piste de réflexion.
Une autre solution, également à l’étude, consisterait à accorder une retraite sans abattement en fonction de la durée de la carrière. Elle serait défavorable à tous ceux ayant démarré tard dans la vie active et leur supprimerait l’accès à la surcote.
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