La retraite progressive permet d’exercer une activité à temps partiel, tout en percevant une partie de ses retraites. Pour les actifs en fin de carrière, c’est l’opportunité de travailler moins en maintenant son niveau de retraite. Pour les salariés ayant une activité à temps partiel, c’est également un bon moyen pour compléter ses revenus.
Les salariés (y compris les salariés agricoles), les artisans et commerçants peuvent bénéficier de ce dispositif. Il en est de même pour les exploitants agricoles. En revanche, les fonctionnaires et les professions libérales en sont exclus. De même, les salariés travaillant sous convention de forfait en jour sur l’année, les Voyageur Représentant Placier et les mandataires sociaux et dirigeants de sociétés commerciales n’ont pas droit à la retraite progressive.
Il faut avoir au moins 60 ans et justifier de 150 trimestres d’assurance, tous régimes de retraite confondus. Il est nécessaire d’avoir une activité professionnelle à temps partiel. Selon sa profession et son régime de retraite, cette condition est appréciée différemment.
Un salarié doit travailler au maximum 80 % et au minimum 40 % de la durée de travail applicable dans l’entreprise (entre 14 et 28 heures dans une entreprise appliquant les 35 heures). S’il a différents employeurs, les durées de travail sont ajoutées pour vérifier si la condition est remplie. Le caractère partiel de l’activité des artisans et commerçants est apprécié en fonction de diminution des revenus professionnels. Ils doivent être compris entre 40 et 80 % des revenus antérieurs.
Pour les exploitants agricoles, tout dépend du statut. Les exploitants agricoles assujettis à la MSA par rapport à une surface minimale doivent réduire leur exploitation d’au moins 35 %. les exploitants agricoles assujettis par rapport à un nombre d’heures de travail doivent réduire leur nombre d’au moins 40 %.
Ce dispositif permet de recevoir une part des retraites : 50 % de leur montant pour un mi-temps, par exemple. Il est donc possible de diminuer sa durée du travail sans subir une perte importante du niveau de vie. La baisse des revenus d’activité est en partie compensée par la retraite. La seule difficulté pour les salariés est d’obtenir l’autorisation de leur employeur de passer d’un temps plein à un temps partiel. Ce dernier est libre de donner une réponse favorable, ou non, à cette demande.
Les salariés étant d’ores et déjà à temps partiel à 60 ans, ils peuvent avoir ont accès à la retraite progressive, s’ils remplissent les conditions. Ils perçoivent alors un complément de revenus, sans rien changer à leur rythme de travail.
Pendant la période de retraite progressive, les assurés continuent à valider des trimestres et d’acquérir des points de retraite complémentaire. L’allègement du temps de travail peut faciliter la poursuite de l’activité et permettre d’échapper ainsi à des décotes. Il est même parfois possible de décrocher des décotes.
Exemple : Un salarié né en 1959 aura 62 ans en 2021, date à laquelle il aura les 167 trimestres nécessaires pour avoir sa retraite de base à taux plein. S’il prend sa retraite en 2021, il se verra appliquer le coefficient de minoration de 10 % sur ses retraites complémentaires Agirc-Arrco pendant 3 ans. S’il travaille un an de plus et part en 2022, sa retraite de base sera majorée de 5 % grâce à la surcote. De plus, sa complémentaire ne subira pas de minoration temporaire. La retraite progressive peut faciliter ce maintien d’activité à temps partiel.
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