Pour préparer sa retraite, un dentiste libéral doit comprendre les divers régimes de retraite auxquels les dentistes sont affiliés tout au long de leur carrière. En France, les chirurgiens-dentistes bénéficient d’un système de retraite qui inclut un régime de base, un régime complémentaire et des régimes supplémentaires, garantissant ainsi divers niveaux de sécurité financière à la retraite. Faisons le point sur tous vos droits.
Tous les chirurgiens-dentistes cotisent à la Caisse d’assurance vieillesse des professions libérales (CNAVPL) qui gère le régime de retraite de base. Ce régime fonctionne sur un principe de répartition, où les cotisations actuelles financent les pensions des retraités d’aujourd’hui.
Le régime complémentaire des chirurgiens-dentistes est géré par la CARCDSF (Caisse Autonome de Retraite des Chirurgiens-Dentistes et des Sages-Femmes Français). Depuis 2009, ce régime est commun aux chirurgiens-dentistes et aux sages-femmes, mais il est important de noter qu’ils conservent deux régimes supplémentaires obligatoires distincts pour les praticiens conventionnés.
Les cotisations pour le régime complémentaire de la retraite d’un dentiste libéral se composent de deux parties : une cotisation forfaitaire et une cotisation proportionnelle. En 2024, la cotisation forfaitaire s’élève à 3108 €, octroyant 6 points de retraite, tandis que la cotisation proportionnelle de 10,80 % est prélevée sur les revenus entre 0,85 et 5 fois le Plafond de la Sécurité sociale, chaque tranche de 444 € de cotisation rapportant 1 point supplémentaire.
Pour être éligible à la pension de retraite complémentaire gérée par la CARCDSF, un chirurgien-dentiste doit remplir plusieurs conditions. Tout d’abord, il est impératif d’avoir cotisé au régime complémentaire pendant au moins un an. De plus, le bénéficiaire doit avoir atteint l’âge de la retraite à taux plein selon le régime général, qui est fixé à 67 ans. Cet âge peut toutefois varier pour les assurés nés avant 1955, où il est possible de partir entre 65 et 67 ans, en fonction de l’année de naissance.
Aussi, pour sa retraite, un dentiste libéral peut procéder à une liquidation anticipée de sa pension dès l’âge de 62 ans, ou même entre 60 et 62 ans pour les générations nées avant 1955. Cette anticipation se fait à taux plein dans des cas particuliers tels que l’invalidité ou l’inaptitude médicalement certifiée.
Cependant, opter pour une retraite anticipée entraîne l’application d’une décote sur le montant de la pension, dont le taux varie selon l’année de naissance de l’assuré :
Ces règles permettent une certaine flexibilité dans la planification de la retraite, mais nécessitent une compréhension claire des impacts financiers des différentes options de départ anticipé. Pour votre retraite de dentiste libéral, nous vous conseillons de vous rapprocher d’un expert en retraite de chez neovia pour évaluer les meilleures stratégies en fonction de votre situation personnelle et professionnelle.
Afin de vous aider à y voir plus clair, voici un tableau récapitulatif des âges légaux de départ à la retraite selon l’année de naissance :
Année de naissance | Retraite à taux plein | Retraite à taux réduit |
1er semestre 1951 |
65 ans | 60 ans |
2e semestre 1951 |
65 ans et 4 mois | 60 ans et 4 mois |
1952 | 65 ans et 9 mois |
60 ans et 9 mois |
1953 |
66 ans et 2 mois | 61 ans et 2 mois |
1954 | 66 ans et 7 mois |
61 ans et 7 mois |
À partir de 1955 | 67 ans |
62 ans |
Les praticiens conventionnés, notamment les chirurgiens-dentistes et les sages-femmes, bénéficient de régimes supplémentaires gérés par la CARCDSF. Ces régimes, connus sous le nom de « prestations complémentaires de retraite » (PCV), sont spécifiquement conçus pour offrir des prestations complémentaires et sont obligatoires pour ces professionnels. Ils sont indispensables dans la retraite des dentistes libéraux car ils assurent une couverture supplémentaire.
Les cotisations pour ce régime se décomposent en deux parties :
Il est important de noter que l’Assurance-Maladie finance les deux tiers de la cotisation forfaitaire, réduisant ainsi le fardeau financier direct sur les praticiens.
Les conditions pour percevoir une pension de ce régime sont adaptées aux besoins des praticiens conventionnés :
Pour clarifier le calendrier de transition des âges de départ à la retraite des dentistes libéraux, regardons le tableau :
Année de naissance | Age du taux plein | Age minimum |
1952 ou avant |
65 ans | 60 ans |
1953 |
65 ans et 6 mois | 60 ans et 6 mois |
1954 |
66 ans |
61 ans |
1955 | 66 ans et 6 mois |
61 ans et 6 mois |
1956 et après | 67 ans |
62 ans |
La pension se calcule en multipliant le nombre de points acquis par la valeur du point. En 2024, la valeur du point pour les points acquis depuis 2006 est de 26,8035 €. Ce calcul permet d’établir le montant de la pension en fonction des points accumulés tout au long de la carrière du praticien.
Prenons l’exemple d’un dentiste libéral qui prend sa retraite en 2024. Au cours de sa carrière, il a accumulé un total de 1 500 points dans le cadre du régime supplémentaire.
La valeur du point pour les points acquis depuis 2006 est de 26,8035 € en 2024. Ainsi, pour calculer la pension annuelle de ce dentiste, nous utiliserons la formule suivante :
Pension annuelle = Nombre de points × Valeur du point
Pour notre exemple :
Pension annuelle = 1500 points × 26,8035 €/point
Calculons cela pour obtenir le montant exact de la pension annuelle.
Le chirurgien-dentiste qui a accumulé 1 500 points pour sa retraite de dentiste libéral recevrait donc une pension annuelle de 40 205,25 € brut à partir de 2024, en fonction de la valeur du point pour les points acquis depuis 2006.
La retraite moyenne d’un dentiste est calculée sur la base des points accumulés multipliés par la valeur du point au moment de la liquidation.
Pour la retraite d’un dentiste libéral, le montant peut donc varier considérablement en fonction des années cotisées et du revenu durant la période d’activité. Si vous souhaitez en savoir plus sur combien gagne un dentiste à la retraite, n’hésitez pas à contacter l’un de nos experts en retraite.
Il faut savoir que les chirurgiens-dentistes peuvent également opter pour le cumul emploi-retraite, permettant de continuer une activité tout en percevant leur pension, sous certaines conditions liées au montant des revenus et à l’âge du taux plein.
Qu’est-ce que la pension de réversion pour la retraite d’un dentiste libéral ? Il s’agit d’une pension qui permet au conjoint survivant de percevoir 60 % de la pension du défunt, sous conditions d’âge et de durée de mariage, offrant ainsi une sécurité financière supplémentaire.
La retraite des dentistes libéraux en France est structurée autour de régimes de base et complémentaires enrichis par des régimes supplémentaires pour les praticiens conventionnés. Le système dispose de plusieurs options de départ à la retraite, avec des calculs de pension basés sur les points accumulés et la valeur de ces points au moment de la retraite.
De ce fait, il est vivement recommandé de faire appel à un consultant en expert retraite de chez neovia afin de maximiser leur pension et de bénéficier des dispositions offertes par les régimes en place.
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Rédacteur/Rédactrice:
Didier PERROT
Rédacteur et Expert retraite