A partir de l’âge légal compris entre 62 et 64 ans, un médecin généraliste, lorsqu’il exerce de façon libérale, peut faire liquider ses retraites de base et complémentaires. La retraite de base du médecin libéral, qu’il soit généraliste ou spécialiste, sera calculée à taux plein s’il totalise suffisamment de trimestres ; sinon, son montant sera minoré.
Pour les retraites complémentaires de la Carmf et du régime de l’Allocation Supplémentaire de Vieillesse (ASV), le nombre de trimestres ne compte pas ; elles ne subissent pas d’abattement. En revanche, leur montant est majoré en cas de poursuite d’activité au-delà de 62 ans.
Nos experts sont là pour répondre à toutes vos questions concernant le montant et l’âge de la retraite d’un médecin généraliste. Nous vous offrons un accompagnement personnalisé pour comprendre les subtilités de votre régime de retraite et optimiser vos droits.
Tous les médecins exerçant à titre libéral, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, sont obligatoirement affiliés à la Caisse autonome de retraite des Médecins de France (CARMF).
Cette caisse s’occupe de la gestion des retraites pour cette profession. En plus de gérer la retraite des médecins eux-mêmes, la CARMF s’occupe également des droits à la retraite des conjoints collaborateurs travaillant au sein des cabinets médicaux.
Concrètement, cette caisse unique assure la gestion des trois régimes de retraite auxquels les médecins généralistes libéraux peuvent prétendre.
Les médecins libéraux ont droit à trois types de retraite :
La retraite d’un médecin libéral de base est établie selon la formule suivante « nombre de points validés x valeur du point » si le médecin a accumulé suffisamment de trimestres d’assurance vieillesse au cours de toute sa carrière (dans tous les régimes confondus).
Le nombre de trimestre nécessaires évolue selon l’année de naissance du professionnel. Ainsi 167 trimestres sont nécessaires pour les personnes nées avant le 1er septembre 1961, et ce montant évolue d’un trimestre par année de naissance, pour arriver à 172 trimestres pour les personnes nées à partir de 1965.
Année de naissance |
CNAVPL, RCV et ASV | CNAVPL | |
Âge d’ouverture des droits à la retraite
|
Nombre de trimestres requis pour bénéficier d’une retraite à taux plein |
Âge du taux plein |
|
1955 à 1957 |
62 ans | 166 | 67 ans |
1958 à 1960 |
167 |
||
1er janvier – 31 août 1961 |
168 |
||
1er septembre – 31 décembre 1961 | 62 ans et 3 mois |
169 |
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1962 | 62 ans et 6 mois | ||
1963 | 62 ans et 9 mois |
170 |
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1964 | 63 ans |
171 |
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1965 | 63 ans et 3 mois |
172 |
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1966 | 63 ans et 6 mois | ||
1967 | 63 ans et 9 mois | ||
à partir de 1968 |
64 ans |
À défaut, le montant de la retraite d’un médecin libéral de base subit une décote de 1,25 % par trimestre manquant soit par rapport au nombre de trimestres requis soit par rapport à l’âge où le taux plein est accordé automatiquement (67 ans pour celles et ceux nés à partir de 1955). Le chiffre le plus favorable pour l’assuré est retenu.
Exemple pour savoir l’âge de départ à la retraite d’un médecin généraliste libéral : un médecin né en 1959 prend sa retraite à 62 ans avec 155 trimestres alors qu’il lui en faudrait 167 pour échapper à la décote. Il lui manque donc 12 trimestres (167 – 155) et 20 trimestres pour atteindre 67 ans. La décote sera donc de 15 % (1,25 % x 12).
Il y a deux manières d’obtenir une surcote en ce qui concerne la retraite d’un médecin généraliste de base.
Exemples de majoration en cas de départ en retraite après 62 ans | |
Age de départ |
Majoration |
62 ans et 3 trimestres |
+3,75% |
64 ans et 2 trimestres |
+12,50% |
65 ans et 1 trimestres |
+15,75% |
66 ans et 3 trimestres |
+20,25% |
68 ans et 2 trimestres |
+25,50% |
70 ans |
+30,00% |
A noter : à partir d’un certain âge, la retraite d’un médecin généraliste de base est liquidée automatiquement à taux plein, quel que soit le nombre de trimestres validés. L’âge du taux plein automatique est fixé pour toutes les générations à 67 ans.
Si vous n’avez pas suffisamment de trimestres avant cet âge pour obtenir le taux plein, pour majorer votre retraite de base, il vous faudra poursuivre votre activité au-delà de l’âge d’attribution automatique du taux plein ou alors racheter des trimestres.
La pension de réversion permet aux conjoints survivants de médecins généralistes libéraux de bénéficier d’une part des retraites que le médecin avait accumulées.
Toujours gérée par la CARMF, cette pension offre un soutien financier après le décès du médecin.
Pour être éligible à la pension de réversion du régime de base, le conjoint doit respecter des conditions de ressources spécifiques, et le taux appliqué est de 54 %. Les régimes complémentaires et ASV, quant à eux, ne requièrent pas de conditions de ressources, et offrent un taux de réversion de 60 % pour le complémentaire et 50 % pour l’ASV. L’âge minimum pour prétendre à cette pension varie de 55 ans pour le régime de base à 62 ans pour les autres.
Une majoration de 10 % est appliquée pour les conjoints ayant eu ou élevé trois enfants ou plus. Il n’y a pas de limite de cumul avec d’autres revenus pour les pensions issues des régimes complémentaires et ASV, ce qui facilite la gestion financière du conjoint survivant.
C’est possible avec le dispositif du cumul emploi retraite, une option attrayante pour celles et ceux qui approchent l’âge de départ à la retraite. Le médecin généraliste peut donc améliorer son revenu ou maintenir son niveau de vie en diminuant son activité. Attention cependant, si les retraites ont été liquidées avec une décote (sans avoir obtenu le nombre de trimestres nécessaires pour une retraite à taux plein), un plafond de revenu devra être respecté de 47 100 € (valeur 2025).
Le médecin continuera à régler les mêmes cotisations retraite qu’auparavant sans que cela ne lui rapporte de droit à la retraite supplémentaire. Une fois liquidées, les retraites ne sont pas recalculées au moment de la cessation d’activité (ce sont donc des cotisations à fonds perdus).
Cependant, depuis le 1er septembre 2023 (réforme des retraites), pour les retraites liquidées à taux plein, la reprise d’activité dans le cadre du cumul emploi-retraite libéralisé permet d’obtenir des droits supplémentaires à la retraite au régime de base. La seconde pension ainsi obtenue est plafonnée à 5 % du Plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS), soit 2 355 € annuels bruts en 2025. Ainsi, un médecin libéral ayant un revenu supérieur au PASS peut obtenir la pension maximale au bout de 6-7 années de cotisations après la liquidation de sa première pension.
Petit rappel, la couverture du régime invalidité-décès ne s’applique plus pendant le cumul emploi-retraite (indemnisation si le médecin est reconnu atteint d’une maladie ou victime d’un accident entraînant une invalidité totale et définitive le rendant inapte à exercer sa profession).
En juin 2023, la retraite moyenne des médecins généralistes libéraux a enregistré une augmentation significative en atteignant 2829 euros. Cette hausse de plus de 100 euros par rapport à l’année précédente s’explique principalement par les ajustements apportés pour compenser les effets de l’inflation. Ces revalorisations sont essentielles pour maintenir le pouvoir d’achat des médecins retraités face aux fluctuations économiques. L’augmentation de la pension moyenne est une nouvelle positive pour les médecins généralistes qui ont consacré leur vie à préserver la santé de leurs patients.
Pour un bilan retraite d’un médecin généraliste exerçant en libéral, faites vous accompagner par les experts retraite neovia, nous proposons des prestations adaptées à votre situation.
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Rédacteur/Rédactrice:
Didier PERROT
Rédacteur et Expert retraite